« En 1981 mûrit un rêve de liberté, de découvertes et une volonté de rompre avec le quotidien. »

J’avais alors 4 ans quand ce projet de voyage en bateau a émergé dans la tête de mes parents. 35 ans après nous avons décidé de reprendre les notes du livre de bord, les photos et nos souvenirs encore bien intacts de ce périple et d’écrire ce voyage à la voile qui nous a amené pendant quasiment 2 ans des côtes du Maroc au Sénégal en passant par les îles du Cap Vert, les Antilles avec la traversée de l’Atlantique, les Bahamas, La Floride …

Plan de voilure et aménagement de Beg-Hir, trisbal 36. Dessin © Loïc Dorez. Remerciements à Jean-Pierre Brouns, architecte naval de Beg-Hir pour les fonds de plans.

Nous avons voulu au travers de ce livre faire partager au lecteur les préparatifs et les choses tel que nous les avons vécus afin de montrer la réalité et les aléas d’un tel périple. Bref un livre comme nous aurions aimé en lire avant notre départ, qui puisse être une source d’inspiration sur les petits détails qui participent à la réussite de ce genre de projet.

Claudie, ma mère, est la narratrice et à pondu le corps central. De mon coté j’ai endossé la casquette du correcteur et de l’éditeur, profitant de ma légitimité du titre de mousse dans ce récit pour faire des refontes de chapitre en apportant parfois des anecdotes propres à mon vécu d’enfant du bord. Nous avons pris énormément de plaisir à faire ce projet d’édition étalé sur deux ans. Se plonger dans les archives 35 ans après, redécouvrir des détails sur les lieux où nous étions passés, reprendre contact avec des  amis d’escales perdus de vue !

Vidéo de l’arrivée de Beg-Hir en Martinique

Sans rentrer dans des détails techniques et tout en restant dans le récit, j’ai essayé également de faire profiter au lecteur au travers d’anecdotes de la vie à bord qui me paraissaient importantes de mon expérience voile en tant que directeur du bureau d’étude de l’écurie de Franck Cammas pendant 15 ans.  Même si les bateaux sont extrêmement différents et éloignés dans leur cahier des charges, ce voyage fût formateur pour garder un certain pragmatisme sur nos trimarans de courses. Cette fois j’ai trouvé intéressant de faire profiter au lecteur de ce récit de voyage de mes années d’expériences dans le milieu de la course au large en poussant Claudie à décrire certains aspects de la préparation de notre voilier pour leurs cotés rudimentaires.

Enfin, ce récit, écrit un peu plus de trente ans après le périple, s’amuse à retranscrire telle une machine à remonter le temps le décalage du regard que l’on portait sur les choses. Le GPS n’existait pas, les États-Unis étaient encore une destination pour privilégiés, les voiliers étaient rudimentaires et beaucoup plus petits en moyenne.